Mais pourquoi diable passer la certification qualité web ?

C'est vrai quand même, à quoi ça peut bien servir ? On a tous une bonne idée de ce qui fait un site de qualité non ?

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Badge expert Opquast avec [un score de 920 points sur 1000](https://directory.opquast.com/fr/certificat/GPCVSK/).

Badge expert Opquast avec un score de 920 points sur 1000.

Imaginez un développeur passionné. Il aime son taf, et du taf bien fait.

Si vous lui laissiez le temps, il mettrait en place une stratégie de tests complète avec une couverture de code à 100 %, tout au vert.

Il passerait en revue chaque élément de la Front-End Checklist pour s'assurer que tout est absolument parfait.

Les checklists, il aime ça. Ça le rassure. Ça lui permet de ne rien oublier, et de centraliser ses connaissances et ses bonnes pratiques durement acquises (car c'est un grand autodidacte).

Alors, imaginez la joie qu'a pu ressentir notre cher développeur en découvrant les checklists de bonnes pratiques Opquast, et la certification associée.

Dans sa tête, il s'est passé quelque chose de ce genre :

Une certification en maîtrise de la qualité web, basée sur une checklist construite par des experts de différents domaines ! Il me la faut ! Avec ça, je vais subjuguer mes clients par la qualité de mon travail, les gens se bousculeront pour travailler avec moi, je vais pouvoir augmenter mon tarif de manière exponentiel et le monde m'appartiendra ! Mhuhuhahaha...

Bref, il était bien content, et en peu de temps, le voilà sur la plateforme de formation Opquast.

Les problèmes commencent...

Si notre héros vous agace comme les moustiques au bord d'un marécage en pleine canicule, c'est normal.

Il ne se rend pas compte que son comportement n'est pas très professionnel, qu'il est même assez compulsif. Et de premier abord, cette certification ne risque pas d'arranger son cas.

Et pourtant, comme la certification ne porte pas uniquement sur la checklist des bonnes pratiques, notre développeur ambitieux va y apprendre pas mal de choses qui vont remettre en question ses convictions.

Comment ça ? L'objectif, ça n'est pas de cocher toutes les bonnes pratiques ?

La première chose qui a chamboulé son petit coeur de perfectionniste, c'est que la formation n'encourage pas forcément d'avoir comme objectif de mettre absolument 100 % des bonnes pratiques sur chaque projet web.

Au contraire même, car elle explique que tout a un coût. Chaque projet a un budget défini à l'avance, que le professionnel doit respecter.

La formation propose un modèle pour découper les différents métiers et étapes de production d'un site web. Et elle met en avant un point crucial : le coeur d'un site web, ce sont ses contenus et services, tout le reste (référencement, performance, accessibilité, etc.) est là pour promouvoir les contenus et les services.

Donc si vous avez à réaliser un projet web, que vous décidiez de tout miser sur la qualité, la performance, la conception en général. Quel budget vous restera-t-il pour les contenus, la rédaction, la logistique et les services ?

Le premier compromis est donc celui-ci : avec le budget dont on dispose sur un projet, comment répartir au mieux les ressources ?

Heureusement, une bonne partie des bonnes pratiques sont faciles à mettre en place par les professionnels sans surcout. Il suffit de les connaître et de penser à les appliquer lors de notre travail.

Mais certaines peuvent demander de gros travaux, ou demander pas mal de ressources.

L'exemple parfait serait : "Le site propose un moteur de recherche interne". Selon les choix technologiques que vous avez faits pour le projet, ça peut être très simple à carrément ambitieux.

Et la formation nous encourage alors à bien comprendre l'impact que peut avoir la mise en place ou non d'une bonne pratique, pour pouvoir en écarter certaines en connaissance de cause.

Et la responsabilité du pro, c'est d'aider son client à décider en lui présentant le rapport coût/risque et coût/bénéfice.

Contextes utilisateurs, monseigneur

Un jour, notre héros a eu un déclic. Un peu comme quand il a compris l'utilité du TDD (Test Driven Development).

Jusque-là, il avait déjà entendu des bonnes pratiques générales comme "pense à mettre des sous-titres pour tes vidéos". Mais à chaque fois, il se disait des choses comme : "ah oui, ça serait top, mais la prise son est vraiment bonne, ça devrait suffire".

Et puis, dans la formation, on lui a parlé de contextes utilisateurs. Avec une petite anecdote bien rigolote : il est déjà arrivé que des vidéos de communication destinées à des salariés d'une entreprise soient diffusées sans sous-titre. Avec un petit bémol : les employés ne disposaient pas d'enceintes ou d'autres moyens d'avoir le son. Un flop grandiose.

C'est un exemple caricatural, et on serait tenté de se dire qu'on ne se ferait jamais avoir avec ce genre de choses.

Mais il y a des exemples plus nuancés tout aussi intéressants.

Comment pourrait faire un dev junior pour consulter mes vidéos sur JavaScript dans la salle d'attente du médecin sans sous-titres (faut vraiment que je me bouge à faire les sous-titres maintenant que j'ai écrit cet article 😅) ? Et même avant ça, comment il va pouvoir tomber sur ma vidéo si j'ai juste publié un article avec un lien vers YouTube sans la transcription ? Le référencement, ça ne se fait pas par magie...

On pourrait multiplier les exemples à l'infini : les bonnes pratiques sur le contraste, ça n'est pas que pour les seniors et les daltoniens, c'est aussi pour nous, jeunes et fougueux, quand on essaye de lire un article à l'extérieur avec du soleil ou sur un téléphone à faible luminosité pour quelque raison que ce soit (économie de batterie, téléphone pas cher, écran abîmé, etc.).

Bref, il existe en fait tout un tas de cas où ça ne se passe pas aussi bien que l'on se l'imagine pour le visiteur. En fait, c'est presque la norme, car on consulte majoritairement sur mobile et avec de la distraction autour.

La consultation web de bureau, celle que l'on voit en premier lieu lorsqu'on développe le site, ça n'est pas le standard.

Ça lui a fait beaucoup de bien à notre perfectionniste, car au lieu de faire de la qualité pour la qualité, il en fait pour ses utilisateurs, avec empathie, en comprenant vraiment ce qui peut se passer de leur côté.

Bilan de la formation : aucun regret, ou presque...

La formation a eu encore beaucoup d'autres effets bénéfiques sur moi (car vous l'avez bien compris dès le début, malgré mes talents d'écrivain de gouttière, qu'il s'agissait de moi, avec une touche d'extrapolation pour rendre ça plus croustillant).

Je ne vais pas tous les lister, car si vous décidez de suivre la formation et de passer la certification, je vous en gâcherai une partie du plaisir.

Le seul regret que j'ai, d'avoir aussi choisi la certification pour une autre raison, certainement mauvaise celle-ci : d'arriver à me sentir plus légitime dans mon métier.

Même en ayant obtenu un score de 920/1000, faisant de moi un "expert en maîtrise de la qualité web", je ne peux m'empêcher de contempler l'étendue de ce que je ne sais toujours pas, et donc, je ne me sens pas forcément plus légitime qu'avant.

Bienvenue dans ce qui est surement le syndrome de l'imposteur 😅

Le web est un milieu complexe, avec énormément de choses à savoir, et qui changent rapidement. C'est à la fois passionnant et frustrant. Surtout si l'on est en quête futile et déraisonnable du savoir absolu.

Et cette quête est à la fois un moteur et une épée de Damoclès.

Donc si vous êtes ainsi fabriqué, ne vous lancez pas dans la certification pour cette raison.

Par contre, si vous êtes normalement constitué, je pense qu'elle peut vous faire devenir un meilleur professionnel du web, et ça c'est toujours cool.

Et maintenant ?

La prochaine étape, ça va être de réaliser un audit en qualité web pour mes propres services.

Établir une liste priorisée, et de noter le temps et la complexité de la mise en place de ces pratiques avec les technos que j'utilise actuellement.

Ainsi, j'aurais une connaissance plus fine du coût de certaines bonnes pratiques et je pourrais mieux conseiller mes clients.

Et pourquoi pas un jour publier en open source un starter en Next.js qui comprendrait d'office un maximum de bonnes pratiques. Cela pourrait être ce site lui-même. Affaire à suivre 😁

Profil de Thibaud Duthoit, développeur front-end spécialisé en React.js

Je m'appelle Thibaud Duthoit, et je suis développeur front-end depuis 9 ans, spécialisé en intégration et en React.js.

Si vous cherchez un développeur passionné, je serais ravi de prendre contact avec vous.